Alimentation Le jeûne intermittent à long terme lié à un risque accru de décès cardiovasculaire, révèle une étude

Les adeptes d’un jeûne quotidien de seize heures auraient 91 % de plus de risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire, rapporte l’American Heart Association.

«Nous nous attendions à ce que l’adoption à long terme d’une alimentation limitée à huit heures soit associée à un risque plus faible de décès cardiovasculaire et même de décès, toutes causes confondues. Nous avons été surpris de trouver que ce n’était pas le cas», a déclaré Dr Victor Wenze Zhong, à la tête de cette étude. (Anna Kurzaeva/Getty Images)

Encensé sur les réseaux sociaux, pour le meilleur mais surtout le pire, le jeûne intermittent a déjà fait l’objet d’études. Certaines montraient même qu’il était associé à une amélioration des facteurs de risque cardiovasculaires à court terme, chez les patients en surpoids et les patients obèses. Mais qu’en est-il du long terme ? Il pourrait au contraire être lié à plus de risques de décès cardiovasculaire, révèlent les premiers résultats d’une étude universitaire publiée par l’American Heart Association lundi 19 mars.

Les personnes adeptes d’un régime alimentaire intermittent quotidien de type «16/8» (huit heures avec repas, seize sans) étudiées avaient «un risque 91 % plus élevé de mourir d’une maladie cardiovasculaire», établissent des chercheurs et chercheuses chinois et américains. Ces résultats «ne soutiennent pas l’utilisation à long terme d’une alimentation à durée limitée à huit heures pour la prévention des décès cardiovasculaires ni pour améliorer la longévité», affirment les conclusions.

«Nous nous attendions à ce que l’adoption à long terme d’une alimentation limitée à huit heures soit associée à un risque plus faible de décès cardiovasculaire et même de décès, toutes causes confondues. Nous avons été surpris de trouver que ce n’était pas le cas», a déclaré Dr Victor Wenze Zhong, à la tête de cette étude, professeur à l’Université Jiao Tong de Shanghai, en Chine.

Les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires ou d’un cancer seraient particulièrement à risque. La mortalité due au cancer pour les personnes déjà atteintes de cancer est au contraire inférieure pour les personnes étudiées pratiquant des repas étalés sur plus de seize heures.

«Il est crucial que les patients, en particulier ceux souffrant de maladies cardiaques ou d’un cancer, soient conscients de l’association entre une fenêtre de repas de huit heures et un risque accru de décès cardiovasculaire», pose le directeur du département d’épidémiologie et de bio statistique. Mais établir un lien ne revient pas à établir un lien de causalité. «Cela ne signifie pas qu’une alimentation limitée dans le temps a entraîné une mort cardiovasculaire», rappelle le chercheur.

Dans le cadre de cette étude, environ 20 000 adultes de 48 ans en moyenne ont été suivis sur une période médiane de huit ans, avant la pandémie du coronavirus, en grande majorité des personnes blanches non hispaniques. Les résultats ne précisent pas d’éventuelles fluctuations suivant le poids, le genre, l’origine ethnique ou bien la classe sociale des participants et participantes.

Source : Libération / par Miren Garaicoechea / https://newsroom.heart.org/news/8-hour-time-restricted-eating-linked-to-a-91-higher-risk-of-cardiovascular-death



Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.