Les limites de l’athlétisme : un combat avec l’impossible ?

Très peu de femmes dans l’histoire de l’athlétisme ont sauté aussi loin que Malaika Mihambo, qui s’apprête à accomplir une performance extraordinaire. Pourtant, il est déjà évident qu’elle n’ira pas au-delà de certaines limites, et encore moins là où l’histoire semble tracer la frontière de nos capacités physiques.

Depuis des millénaires, l’humanité cherche à repousser ses propres limites : 9 secondes 58 au 100 m pour les hommes, 8 mètres 95 au saut en longueur. Chez les femmes, c’est 80 mètres au javelot. Mais malgré ces exploits, il semblerait qu’un « code » invisible nous attribue des frontières naturelles. Bien qu’une armée de scientifiques et d’entraîneurs s’efforce sans relâche de les repousser, de nouveaux records mondiaux se font de plus en plus rares. Pourquoi ces limites existent-elles ? Pourquoi ne pourrions-nous pas courir aussi vite qu’un chat ou sauter aussi loin qu’une puce ? Pourquoi ces frontières ne peuvent-elles pas être franchies ?

Une quête sans fin : la performance humaine face à ses limites

Lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2021, lors de la finale du saut en longueur, très peu de personnes ont frôlé les limites absolues de la performance humaine. Malaika Mihambo, qui a enregistré un saut de 7,30 mètres, s’est approchée du record du monde de Galina Chistyakova, établi en 1988 à 7,52 mètres. Ce dernier est souvent perçu comme une barrière presque infranchissable, au-delà de laquelle les capacités humaines semblent limitées.

Pour un athlète de saut en longueur, la performance dépend de trois paramètres majeurs : la vitesse d’élan, l’impulsion verticale et l’angle d’envol. Ces trois éléments doivent se synchroniser de manière parfaite, comme les rouages d’une horloge. C’est ce qui s’est produit le 30 août 1991 à Tokyo, lorsqu’un autre exploit monumental fut réalisé : Mike Powell a sauté 8 mètres 95, battant Carl Lewis de 4 centimètres dans un duel historique.

Mais pourquoi, malgré cette précision mécanique et une puissance hors norme, ces athlètes n’ont-ils pas franchi de seuils encore plus extrêmes ? Les limites physiologiques de l’être humain semblent indéniables. Les femmes, en particulier, font face à des contraintes supplémentaires qui rendent ces performances encore plus impressionnantes. D’un point de vue biomécanique, le corps humain, bien qu’impressionnant, n’est pas conçu pour aller au-delà de certaines frontières. L’impulsion musculaire et les articulations, bien que puissantes, ont des limites définies par l’évolution.

Le corps humain : une machine bien réglée mais limitée

Au cours de l’histoire, des savants comme Léonard de Vinci ont étudié l’anatomie humaine, cherchant à comprendre et améliorer notre « machine biologique ». Mais malgré tout le progrès scientifique, l’humain reste limité. Pourquoi ne pouvons-nous pas courir aussi vite qu’un chat ou sauter aussi loin qu’une puce, malgré l’énorme différence de taille et d’agilité entre ces animaux et nous ?

Il existe un seuil physique que l’être humain ne peut franchir sans mettre son corps à rude épreuve. Le genou, par exemple, doit supporter jusqu’à quatre fois le poids du corps en courant et jusqu’à 12 fois lors d’un saut. Lorsque l’on parle de sauteurs en longueur professionnels, la charge articulaire est parfois équivalente à 20 fois notre poids, ce qui représente une pression extrême sur les articulations. Même avec un angle d’envol optimal, la biomécanique de nos articulations limite les performances humaines.

En dépit de ces contraintes, des athlètes comme Usain Bolt, avec son record de 9 secondes 58 au 100 m, nous montrent que l’homme peut atteindre des performances exceptionnelles. Pourtant, ces exploits restent des exceptions. En comparaison avec les autres mammifères, l’humain a une vitesse d’élan modeste, et même un sprinter hors pair comme Bolt ne pourrait pas courir aussi vite qu’un chat, qui atteint 48 km/h en pointe.

La quête du dopage et de la mutation génétique

Face à ces limites naturelles, certains ont cherché à franchir ces barrières en recourant au dopage. Bien que le dopage soit rare dans les grandes compétitions, les études révèlent que près d’un tiers des athlètes de niveau mondial y auraient eu recours. Ces substances, telles que les amphétamines, la cocaïne, ou plus récemment l’EPO, ont permis de repousser les frontières physiques. Mais cette quête de performance a un prix : des risques accrus pour la santé, notamment des troubles cardiaques et des AVC.

D’autres solutions pourraient émerger avec les avancées technologiques. Par exemple, la manipulation génétique pourrait potentiellement ouvrir une nouvelle voie pour dépasser ces limites naturelles. Des chercheurs ont déjà modifié des gènes chez des animaux, créant des « super-souris » capables de vivre deux fois plus longtemps, sans effets secondaires apparents. Alors, pourquoi ne pas imaginer une version « surhumaine » de l’athlète, grâce à une intervention génétique ciblée ?

L’avenir de l’athlétisme : repousser les limites ou accepter la nature ?

Dans les prochaines décennies, la question se posera : devons-nous continuer à repousser les limites de nos capacités physiques, quitte à risquer notre santé et à jouer avec notre génétique ? Ou devons-nous accepter les limites imposées par l’évolution et comprendre que l’être humain est déjà proche du seuil de ses capacités physiques ?

Malaika Mihambo, lors de son dernier essai au saut en longueur des Jeux Olympiques de Tokyo, a démontré la parfaite synchronisation entre la vitesse, l’impulsion et l’angle d’envol, réalisant un exploit quasi surhumain en franchissant la barre des 7 mètres. Mais malgré cet exploit exceptionnel, il est clair que l’athlète humaine reste limitée par son propre corps. Le défi reste de savoir si ces limites seront un jour franchies, et si la quête d’un « super-athlète » viendra redéfinir les frontières de l’athlétisme.

Source : Arte TV

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